Pierre Brizon

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Pierre Brizon, né le à Franchesse et mort le à Paris en France, est un professeur et homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Brizon naît dans une famille de petits propriétaires terriens. Il est reçu premier à l'École normale supérieure de Saint-Cloud[n 1]. Il vient au socialisme dans la lancée de l'affaire Dreyfus, et se situe entre 1908 et 1914, dans le néo-guesdisme.

Fermement anti-dreyfusard au moment de J'accuse, il est « converti » par le procès d'Émile Zola et, dès , il déplore l'échec de Jean Jaurès aux élections. À l'automne 1899, il est un jeune professeur, nommé à l'École normale de Laval[n 2].

De Laval à Lagord, de Lagord à Alençon, d'Alençon à Parthenay, presque chaque semestre entre la rentrée de 1899 et celle de 1901, il se doit de trouver un nouveau poste à la suite de conflits avec ses directeurs successifs. Son orientation socialiste se fait plus ferme pendant cette période : à partir de , Pierre Brizon adhère à un groupe et fait ouvertement de la propagande socialiste auprès de ses élèves. À la rentrée de Pâques 1902, il est nommé à l'École nationale professionnelle d'Armentières. Après ses importantes prises de position pendant la grève de 1903, il est sanctionné et en repart en pour celle de Voiron.

Brizon adhère au Parti socialiste (SFIO), dès son unification en 1905[2]. Conseiller d'arrondissement du canton de Bourbon-l'Archambault depuis 1907[3], il est élu député socialiste de l'Allier de 1910 à 1919. Libre-penseur et pacifiste internationaliste, il soutient les luttes ouvrières et écrit avec de nombreux articles dans des journaux socialistes. Pierre Brizon se signale à l'Assemblée nationale par sa défense des métayers[4]. En 1914, comme l'intégralité des élus de la Section française de l'Internationale ouvrière, il rejoint l'Union sacrée[5]. Cependant, sa position sur la guerre évolue au cours du conflit. En 1916, il participe à la Conférence de Kiental de l'Internationale socialiste. Puis, le , avec Jean-Pierre Raffin-Dugens et Alexandre Blanc, il refuse pour la première fois en France le vote des crédits de guerre[6].

La Vague (1918-1923)

Battu aux législatives de 1919, il ne participe pas au congrès de Tours qui voit la naissance du Parti communiste français (PCF, Section française de l'Internationale communiste). Il y adhère ensuite éphémèrement, puisqu'il en est exclu en . Il rejoint alors l'Union socialiste communiste (renommé depuis en Parti socialiste communiste) aux côtés d'autres exclus du PCF[7].

Homme de presse, il lance le La Vague, « hebdomadaire de combat pacifiste, socialiste et féministe »[8], puis, après avoir dû l'abandonner, il publie le Bloc des rouges.

Compagnon de la journaliste socialiste et féministe Marcelle Capy, avec laquelle il collabore à La Vague, il l'épouse en 1922.

Pierre Brizon meurt prématurément le à Paris, à 45 ans[9]. L'Humanité lui consacre une notice nécrologique élogieuse[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il est le condisciple de Frantz Brunet, avec qui il correspond pendant sept ans.
  2. Il est alors abonné à La Petite République que Jean Jaurès dirige, à la Revue socialiste et bientôt au Mouvement socialiste, auxquels Jaurès collabore.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-3054 »
  2. Notice « BRIZON, Pierre », par Justinien Raymond et Georges Rougeron, Le Maitron en ligne.
  3. Hubert Rouger, La France socialiste, tome 2, p. 69, Encyclopédie socialiste syndicale et coopérative, Paris, édit. Aristide Quillet, 1913.
  4. Agnès Roche, « Un terreau favorable », Études rurales, nos 171-172,‎ , p. 108.
  5. Délibération du Conseil municipal de Franchesse du .
  6. Journal officiel de la République française du .
  7. Michel Dreyfus, PCF crises et dissidences, éd. Complexe, 1990, p. 17-18.
  8. Claude Estier, La gauche hebdomadaire (1914-1962), « coll. kiosque », Armand Colin, 1962, p. 12-14.
  9. « Pierre Brizon - Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly) », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  10. « Pierre Brizon est mort », L'Humanité, , p. 2.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Pierre Brizon », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • Annales de la Chambre des députés, session du
  • Sylvie Digonat, Brizon, militant socialiste, Paris, Centre d'Histoire du Syndicalisme,
  • Christophe Prochasson, Les Intellectuels, le socialisme et la guerre : 1900-1938, Paris, Seuil, , 354 p. (ISBN 2-02-012986-8)
  • André Touret, Les campagnes bourbonnaises il y a 100 ans, Nonette, Créer, , 275 p. (ISBN 2-909797-45-7, lire en ligne)
  • Pierre Roy, Pierre Brizon pacifiste : Député socialiste de l'Allier, pèlerin de Kienthal, Nonette, Créer, , 319 p. (ISBN 2-84819-012-4, lire en ligne) (Prix Ernest-Montusès 2005) Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
  • Haksu Lee, « Pierre Brizon et le Bloc des Rouges dans l'Allier », Études bourbonnaises, no 302,‎ , p. 378-390

Liens externes[modifier | modifier le code]